jeudi 14 novembre 2013
POUR ou CONTRE l'indépendance ?
Au seuil du transfert ou non des compétences régaliennes, donc de l'accession ou non "à la pleine souveraineté", je m'interroge !
Préalable:
Est-ce que "pleine souveraineté" équivaut à "indépendance" ? Ces termes coexistent dans la panoplie du langage politique calédonien sans qu'il soit certain que nos hommes ou femmes politiques les remplissent du même contenu ... Le terme "indépendance" me semblant plus connoté négativement dans la population non indépendantiste car ressenti comme une vraie et totale rupture; tandis que "pleine souveraineté" fait plus "soft" et semble laisser percevoir, en filigrane, le maintien d'un lien avec la future "ex-mère patrie", vrai, faux ? ... Bref, les mystères de la sémantique politicienne ne sont pas, eux, accessibles aux citoyens de base ! Et les "experts" qui se sont penchés sur le berceau des futurs possibles du futur pays-nouveau-né ne m'ont pas particulièrement éclairé sur l’ambiguïté de cette coexistence des termes (quant aux statuts de "sortie" possibles, ces experts ont été limpides!).
J'ai milité pour l'indépendance dans les années 70/80; et j'en suis fier. Cette revendication a été le seul vecteur politique de progrès dans une société néo-calédonienne encore très marquée, voire bloquée, dans son statut colonial où les Kanak étaient encore des "citoyens de seconde zone". Sans cette revendication, la Nouvelle-Calédonie n'aurait pas progressé; et c'est tout à l'honneur des militants de cette cause et à ses morts ...
Mais, en cette fin d'année 2013, je m'interroge, avec la sincérité que je dois à ces convictions qui m'ont animé durant des années, à mes amis politiques, à ma famille.
Suis-je prêt à franchir le Rubicon ? Cette feuille de "papier job" qui sépare la Nouvelle-Calédonie AUTONOME DANS la République Française DE la Kanaky(-Nouvelle-Calédonie ?) LIBRE et INDEPENDANTE ?
Pour savoir qu'entre deux points infiniment proches il existe un espace tout aussi infini, je sais que le pas à franchir peut être grand, très grand, trop grand ! Psychologiquement, par peur de l'avenir, par souci de sécurité (politique et économique), ou par manque d'ambition.
Mais, quel bonheur ce serait également de construire un pays libre plus juste, plus équilibré pour tous ses habitants, plus serein, avec une vraie interculturalité, par acculturation réciproque, fier d'apporter sa petite pierre originale et authentique dans le concert des nations pour une Terre Patrie (cf. Edgar Morin) meilleure. Bref, une sorte de modèle à construire ensemble !
Ainsi, j'ai décidé d'égrener pendant quelques temps et au fil de ce temps, des événements et de mes réflexions, les POUR et les CONTRE qui me feraient pencher vers l'option INDÉPENDANCE ou NON.
Attention!
Ce n'est pas le nombre de POUR ou de CONTRE qui ferait pencher la balance au moment du scrutin d'autodétermination, c'est la valeur de chaque POUR ou CONTRE, affectée d'un coefficient psychologique et sociologique, et pondérée par ce coefficient; l'un pouvant emporter la décision contre tous les autres ... Vous m'avez compris ?
POUR: Quand je vois le sort réservé aux "valeurs républicaines" en France:
Non respect de la commémoration du 11 novembre et des morts pour la France avec ces sifflets contre le Président de la République; je me dis que cette France-là n'est pas la mienne !
Ces faits, associés au racisme "anti-Taubira", étalé sans vergogne; NON, cette France-là je la quitte sans hésiter !
La France, à travers sa vie politique et médiatique actuelle, est loin d'incarner cette valeur cardinale qu'est le Respect, valeur que nous, les océaniens de toutes couleurs de Calédonie, appelons de nos vœux et faisons vivre malgré les difficultés ou les incompréhensions ...
POUR: Si on admet qu'il sera impossible de réussir une décolonisation de la Nouvelle-Calédonie (inscrite dans l'Accord de Nouméa) quand n'importe quel français ou européen peut venir s'y installer sans réserve ! La Nouvelle-Calédonie resterait donc une colonie(*) de peuplement pour laquelle la seule issue d'une réelle décolonisation serait l'indépendance avec un contrôle de l'immigration à ses frontières (aériennes et maritimes).
Problématique subsidiaire:
Peut-on décoloniser et permettre dans le même temps une installation sans réserve des populations du pays colonisateur dans le "futur-ex-pays-colonisé".
Résoudre ce paradoxe ! C'était bien là, il me semble, la fonction de la (trop) fameuse CITOYENNETÉ calédonienne, prévue dans l'Accord de 1998, et qui devait accoucher d'un Destin Commun; était-elle une fumisterie intellectuelle et une grosse tromperie politique ?
(*) Colonie: réunion de personnes parties d'un pays pour aller habiter, exploiter un autre (cf. Le Petit Robert).
CONTRE: Si on prévoit qu'après l'indépendance, les querelles politiciennes seront exacerbées dans un microcosme îlien et politicien où la course auX pouvoirS ne pourra plus être régulée par une puissance supérieure détenant entre ses mains la justice et l'armée ...
Donc, rester sous la protection de la Constitution Française garantirait la paix et la sécurité .Comme cela a été le cas durant ces 25 dernières années.
POUR: Si on continue à (con)fondre le Peuple Kanak dans une communauté au même titre que les autres communautés. La Nouvelle-Calédonie n'est pas la Réunion, ici il y a un peuple "premier"; ce que semble vouloir nier un certain discours populiste évoquant "à tour de mots" un peuple, LE peuple (*), "sui generis" comme ultime argument politique !
Trop d'hommes ou de femmes politiques, comme trop de calédoniens, citoyens ou non, se refusent encore à reconnaître que les Kanak forment un Peuple à part entière. C'est un malentendu majeur !
De mon point de vue, c'est cette reconnaissance, pleine et entière, authentique, qui peut fonder la communauté de destin au-delà des clichés.
Le Peuple Kanak dans sa totalité, que les Kanak soient indépendantistes ou non, souffre en silence de cette non reconnaissance, de ce déni d'existence. Et c'est pour cette raison fondamentale que plus des 3/4 du Peuple Kanak est en faveur de l'indépendance ...
(*) Un peuple, c'est comme une mayonnaise "maison", la somme de ses ingrédients ne suffit pas à la réussir, elle prend ou elle ne prend pas ! La réussite de la mayonnaise, tient à un coup de main, à la température, à l'atmosphère, en bref, tient du miracle ! Pas de la harangue ! (les cuisinières le savent bien, pas les politiciens ...).
A suivre ...
CONTRE: Si on considère que les flux financiers de la France vers la Nouvelle-Calédonie risquent de diminuer considérablement mettant en péril le niveau de vie des populations du pays, y compris celui des plus pauvres (?).
POUR: Peut-être l'indépendance est-elle le seul moyen de faire baisser le coût de la vie dans Notre Pays et de réduire les écarts indécents entre les plus hauts et les plus bas revenus ?
L'indépendance comme solution contre la vie chère ! (L'Intersyndicale "Vie Chère" y-a-t-elle pensé ?)
L'indépendance pour réussir la désindexation et revenir à une fourchette des salaires plus raisonnable !
ET
CONTRE: Car, l'écart entre les plus hauts revenus et les plus bas peut aussi se creuser considérablement dans un pays indépendant, et les inégalités devenir plus fortes encore, si les régulations s'effondrent et si la corruption s'installe.Ce genre de contre-exemple a malheureusement été fréquent au cours de l'histoire des décolonisations et indépendances.
A suivre ...
Préalable:
Est-ce que "pleine souveraineté" équivaut à "indépendance" ? Ces termes coexistent dans la panoplie du langage politique calédonien sans qu'il soit certain que nos hommes ou femmes politiques les remplissent du même contenu ... Le terme "indépendance" me semblant plus connoté négativement dans la population non indépendantiste car ressenti comme une vraie et totale rupture; tandis que "pleine souveraineté" fait plus "soft" et semble laisser percevoir, en filigrane, le maintien d'un lien avec la future "ex-mère patrie", vrai, faux ? ... Bref, les mystères de la sémantique politicienne ne sont pas, eux, accessibles aux citoyens de base ! Et les "experts" qui se sont penchés sur le berceau des futurs possibles du futur pays-nouveau-né ne m'ont pas particulièrement éclairé sur l’ambiguïté de cette coexistence des termes (quant aux statuts de "sortie" possibles, ces experts ont été limpides!).
J'ai milité pour l'indépendance dans les années 70/80; et j'en suis fier. Cette revendication a été le seul vecteur politique de progrès dans une société néo-calédonienne encore très marquée, voire bloquée, dans son statut colonial où les Kanak étaient encore des "citoyens de seconde zone". Sans cette revendication, la Nouvelle-Calédonie n'aurait pas progressé; et c'est tout à l'honneur des militants de cette cause et à ses morts ...
Mais, en cette fin d'année 2013, je m'interroge, avec la sincérité que je dois à ces convictions qui m'ont animé durant des années, à mes amis politiques, à ma famille.
Suis-je prêt à franchir le Rubicon ? Cette feuille de "papier job" qui sépare la Nouvelle-Calédonie AUTONOME DANS la République Française DE la Kanaky(-Nouvelle-Calédonie ?) LIBRE et INDEPENDANTE ?
Pour savoir qu'entre deux points infiniment proches il existe un espace tout aussi infini, je sais que le pas à franchir peut être grand, très grand, trop grand ! Psychologiquement, par peur de l'avenir, par souci de sécurité (politique et économique), ou par manque d'ambition.
Mais, quel bonheur ce serait également de construire un pays libre plus juste, plus équilibré pour tous ses habitants, plus serein, avec une vraie interculturalité, par acculturation réciproque, fier d'apporter sa petite pierre originale et authentique dans le concert des nations pour une Terre Patrie (cf. Edgar Morin) meilleure. Bref, une sorte de modèle à construire ensemble !
Ainsi, j'ai décidé d'égrener pendant quelques temps et au fil de ce temps, des événements et de mes réflexions, les POUR et les CONTRE qui me feraient pencher vers l'option INDÉPENDANCE ou NON.
Attention!
Ce n'est pas le nombre de POUR ou de CONTRE qui ferait pencher la balance au moment du scrutin d'autodétermination, c'est la valeur de chaque POUR ou CONTRE, affectée d'un coefficient psychologique et sociologique, et pondérée par ce coefficient; l'un pouvant emporter la décision contre tous les autres ... Vous m'avez compris ?
POUR: Quand je vois le sort réservé aux "valeurs républicaines" en France:
Non respect de la commémoration du 11 novembre et des morts pour la France avec ces sifflets contre le Président de la République; je me dis que cette France-là n'est pas la mienne !
Ces faits, associés au racisme "anti-Taubira", étalé sans vergogne; NON, cette France-là je la quitte sans hésiter !
La France, à travers sa vie politique et médiatique actuelle, est loin d'incarner cette valeur cardinale qu'est le Respect, valeur que nous, les océaniens de toutes couleurs de Calédonie, appelons de nos vœux et faisons vivre malgré les difficultés ou les incompréhensions ...
POUR: Si on admet qu'il sera impossible de réussir une décolonisation de la Nouvelle-Calédonie (inscrite dans l'Accord de Nouméa) quand n'importe quel français ou européen peut venir s'y installer sans réserve ! La Nouvelle-Calédonie resterait donc une colonie(*) de peuplement pour laquelle la seule issue d'une réelle décolonisation serait l'indépendance avec un contrôle de l'immigration à ses frontières (aériennes et maritimes).
Problématique subsidiaire:
Peut-on décoloniser et permettre dans le même temps une installation sans réserve des populations du pays colonisateur dans le "futur-ex-pays-colonisé".
Résoudre ce paradoxe ! C'était bien là, il me semble, la fonction de la (trop) fameuse CITOYENNETÉ calédonienne, prévue dans l'Accord de 1998, et qui devait accoucher d'un Destin Commun; était-elle une fumisterie intellectuelle et une grosse tromperie politique ?
(*) Colonie: réunion de personnes parties d'un pays pour aller habiter, exploiter un autre (cf. Le Petit Robert).
CONTRE: Si on prévoit qu'après l'indépendance, les querelles politiciennes seront exacerbées dans un microcosme îlien et politicien où la course auX pouvoirS ne pourra plus être régulée par une puissance supérieure détenant entre ses mains la justice et l'armée ...
Donc, rester sous la protection de la Constitution Française garantirait la paix et la sécurité .Comme cela a été le cas durant ces 25 dernières années.
POUR: Si on continue à (con)fondre le Peuple Kanak dans une communauté au même titre que les autres communautés. La Nouvelle-Calédonie n'est pas la Réunion, ici il y a un peuple "premier"; ce que semble vouloir nier un certain discours populiste évoquant "à tour de mots" un peuple, LE peuple (*), "sui generis" comme ultime argument politique !
Trop d'hommes ou de femmes politiques, comme trop de calédoniens, citoyens ou non, se refusent encore à reconnaître que les Kanak forment un Peuple à part entière. C'est un malentendu majeur !
De mon point de vue, c'est cette reconnaissance, pleine et entière, authentique, qui peut fonder la communauté de destin au-delà des clichés.
Le Peuple Kanak dans sa totalité, que les Kanak soient indépendantistes ou non, souffre en silence de cette non reconnaissance, de ce déni d'existence. Et c'est pour cette raison fondamentale que plus des 3/4 du Peuple Kanak est en faveur de l'indépendance ...
(*) Un peuple, c'est comme une mayonnaise "maison", la somme de ses ingrédients ne suffit pas à la réussir, elle prend ou elle ne prend pas ! La réussite de la mayonnaise, tient à un coup de main, à la température, à l'atmosphère, en bref, tient du miracle ! Pas de la harangue ! (les cuisinières le savent bien, pas les politiciens ...).
A suivre ...
CONTRE: Si on considère que les flux financiers de la France vers la Nouvelle-Calédonie risquent de diminuer considérablement mettant en péril le niveau de vie des populations du pays, y compris celui des plus pauvres (?).
POUR: Peut-être l'indépendance est-elle le seul moyen de faire baisser le coût de la vie dans Notre Pays et de réduire les écarts indécents entre les plus hauts et les plus bas revenus ?
L'indépendance comme solution contre la vie chère ! (L'Intersyndicale "Vie Chère" y-a-t-elle pensé ?)
L'indépendance pour réussir la désindexation et revenir à une fourchette des salaires plus raisonnable !
ET
CONTRE: Car, l'écart entre les plus hauts revenus et les plus bas peut aussi se creuser considérablement dans un pays indépendant, et les inégalités devenir plus fortes encore, si les régulations s'effondrent et si la corruption s'installe.Ce genre de contre-exemple a malheureusement été fréquent au cours de l'histoire des décolonisations et indépendances.
A suivre ...