Dimanche 24 août avait lieu le 26ème marathon de Nouméa; j'y ai participé pour la 15ème fois, je l'ai fini pour la 15ème fois ! D'un point de vue purement sportif j'ai vaincu le signe indien: je me suis à nouveau mis à progresser !!! Successivement 4H22, 4H32, 4H56 pour mes trois derniers marathons, 4H28 cette fois-ci, loin de mes 3H17 de 1991, mais qu'importe, avec 17 ans de plus, c'est un super résultat. Bref, ce message n'est pas motivé par un quelconque orgueuil, simplement par le désir de témoigner en faveur de cette épreuve mythique qu'est le marathon: 42,195 km sur route.
Témoigner parce que depuis que le marathon existe à Nouméa, vingt six ans, le nombre de participants n'a pas progressé !!! Toujours autour d'une centaine avec des pointes à 130. Et si on enlève les participants japonais, régulièrement entre 30 et 40 %, voyez ce que cela donne en nombre de participants locaux. Alors que le nombre de sportifs de toutes sortes a explosé dans Notre Pays, comme son nombre d'habitants.
Et je ne peux m'empêcher de penser à l'évolution du nombre de touristes en Calédonie ... Toujours aux alentours de 100 000 années après années. Alors que dans ce cas-ci les montants consacrés à la promotion du tourisme ont explosé !
Bon j'arrête là le parallèle.
Le Marathon ferait-il peur aux sportifs calédoniens ?
Alors qu'en France et dans un très grand nombre de pays du monde les participations aux marathons explosent ! Et le nombre de marathons aussi...
Le marathon, la plus grande épreuve d'athlétisme, rude et exigeante certes, mais accessible à tout sportif régulier, quelque soit son niveau, voire son âge.
Quand on court un marathon, on se bat contre le chrono, contre le temps qui file entre nos pieds;
Dans un raid on se bat contre la nature, le profil du terrain, ou l'état de ce même terrain;
En marathon, on lutte contre l'envie de marcher, de s'arrêter, sans aucune excuse;
Dans un raid, celle du paysage à admirer et nous autorise à souffler un peu, celle du dénivelé qui en lui-même impose de marcher, sans celle de nos jambes qui font mal;
Mais, dans un marathon, quel bonheur de sentir la "machine" qu'est notre corps fonctionner, comme un métronome, parce que notre volonté la commande, et ce coeur qui bat sans s'emballer, toujours battre, ces jambes qui résistent à la douleur pour nous porter jusqu'au bout, jusqu'à la ligne d'arrivée sur l'hypodrome où (on n'achève bien les chevaux ?!)...
Où ? Où, il n'y a presque plus personne, même quand on met moins de cinq heures ... Cette ligne d'arrivée où on s'excuse presque d'être "en retard". Cette arrivée où on nous tend un T-shirt XXL ( qui correspond à très peu de gabarit dans un marathon !? A moins que ce soit des fins de stock ?!); cette arrivée où on nous tend un pochon avec des prospectus touristiques en anglais !!! Une fois de plus, cherchez l'erreur !
Bon, décidément, en Calédonie ...
Mais aucun vrai marathonien ne court pour une de ces "récompenses terrestres", quoiqu'il en faudrait peut-être de plus consistantes pour attirer les "autres" sportifs.
Notre bonheur sera toujours d'en avoir terminé, d'avoir dominé ce monstre de la course à pied que reste le MARATHON.