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vendredi 9 janvier 2009

Quelle destinée pour le "Destin Commun": 2ème réflexion.

Le temps, le temps nous a manqué, alors qu'on avait le temps. Ce temps qui avait été inscrit dans l'Accord de Nouméa, en 1998, prévu sur 20 années et dont on a "bouffé" la moitié. Non pas que je crois qu'il faille prolonger le dit accord. Non, simplement certains hommes politiques ont été roublards et d'autres laxistes ou les deux en même temps.
En 1998, je trouvais et beaucoup avec moi que ces 20 années, c'était long, trop long; d'autres peut-être pensaient qu'on avait le temps ! Tous les Responsables politiques qui ont élaboré et signé l'Accord de Nouméa sont Responsables, précisément, de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Ils ont joué avec le feu et le "ils" inclut les dirigeants Kanak.
Quelle situation ?
Celle d'une société calédonienne en voie "d'hawaïsation" ? Une société calédonienne écartelée ? Une partition sociétale ? Au-delà de ces apparences trompeuses de société multiethnique.
Un peuple autochtone avec ses institutions spécifiques (sénat et sénateurs, droit spécifique coutumier, ...) au milieu d'une société fonctionnant de plus en plus sur un modèle métro tout juste tropicalisé.
Migration importante et facilitée voire favorisée (continuité territoriale (sic) avec le "territoire" métropolitain, par exemple), "eldorado" revendiqué, au point que la Province Sud et Nouméa voient leur population augmenter considérablement; à en demander la révision des clés de répartition alors que leurs élus sont les premiers responsables de cette situation ... Qu'ils ont "un peu" favorisée ! Y-a-t-il eu 20 000 personnes débarquées de la Province Nord ces dix dernières années ? Ou sont-elles débarquées à Tontouta ?

Quel Destin Commun peut-on construire ainsi ?
Les scribes de l'Accord de Nouméa avaient pourtant mis ces 20 années devant nous pour que la population calédonienne et ses différentes communautés "apprennent à vivre ensemble" !Mais pour cela, il ne fallait pas perdre de temps ! Et faire en sorte que ces populations qui ont à se (re)connaître soient définies et stabilisées. Certains ont pensé que c'était l'enjeu du "corps électoral gelé", ils se sont trompés et bien ! Volontairement ? Le corps électoral gelé et la liste électorale spéciale n'ont pas été fécondés de sens.Non, que l'on aime ou pas à le dire, il fallait restreindre les migrations pour permettre la consolidation des rapprochements, favoriser les acculturations, contraindre le système éducatif à être performant pour augmenter les compétences des dites populations circonscrites par l'Accord de 1998 ...Au lieu de quoi, les uns dans leurs provinces Nord et Iles ont fermé pudiquement les yeux pour se concentrer sur la gestion de leur institution ( avec quelque raison bien sûr) et l'autre province, la Sud, comme le gouvernement, ont surfé sur les flux migratoires.

Le métissage ? Tous métis en 2025 ? Solution géniale ou "génitale" au Destin Commun ? Une fumisterie, une méconnaissance profonde de Notre Pays... Et de ses populations, de leurs évolutions respectives ! Tous dans un même pays c'est sûr, dans un même lit pour que l'on s'aime, n'importe quoi ! Le métissage existait avant même que le premier blanc ne débarque en Calédonie, il s'est poursuivi avec leur arrivée, il n'a produit aucune "créolité", ni langue commune qui se serait perpétuée ... Ici, on est tous métis, chacun chez soi et dans sa culture !!!Paradoxalement, les affrontements, les conflits sur les terres, les luttes des Kanak pour prendre leur part du pouvoir, en fait, l'histoire, ont rapproché les différentes populations et c'est ce que prétendait prendre en compte l'Accord de Nouméa; mais, depuis 1998, c'est plutôt à une véritable fuite en avant qu'on assiste: les cultures propres se folklorisent, la culture kanak s'enferme dans les musées et les centres culturels quand les jeunes kanak la fuient; les wallisiens, futuniens, vanuatais et bientôt polynésiens transfèrent et installent leurs propres chefferies en Kanaky-Nouvelle-calédonie (avec l'aval des chefferies kanak ?), les calédoniens dits "de souche" deviennent des pionniers folkloriques justes bons à rodéer ou être héros de BD, quand ils devraient être maintenant et aujourd'hui les pionniers inventeurs d'un avenir qu'ils tiennent en partie entre leurs mains, les métropolitains débarquent pour s'approprier sans vergogne, aurait-ils tord de s'en priver, ce territoire si facile, ignorant son statut, pour s'éffaroucher d'être écartés de ses scrutins spécifiques!!!

Dans de telles conditions, comment peut-on seulement évoquer un Destin Commun ? Quand vingt à trente pour cent de la population de Nouvelle-Calédonie seront arrivés ces dix ou quinze dernières années ? Comme pour une nouvelle colonisation en marche accélérée celle que n'aurait pas réussi le Gouverneur Feillet au dix neuvième siècle? A l'assaut de ce fameux "eldorado" si justement évoqué qui favorise le creusement des écarts, "distord" la société calédonienne, la bouscule !
Tous ces déséquilibres sociaux, culturels, humains, économiques, ne pourront engendrer que de la tension, bien loin du tableau idyllique d'un hypothétique "Destin Commun"!

Il n'y a plus de charrue à boeufs en Calédonie, mais nous on arrive malgré tout à mettre la charrue avant les boeufs ! A moins que les boeufs ne soient pas ceux que l'on croit.

Il n'est peut-être pas trop tard pour bien faire, pour se poser et se rencontrer pour mettre en place les états généraux d'un Destin Commun qui n'exclut personne, et en premier lieu "les populations concernées" telles que définies dans l'Accord de Nouméa et pour qui le concept avait été inventé; créer les bases fondatrices du vivre ensemble pour le siècle à venir.

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