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dimanche 15 septembre 2013

MA fête de la Citoyenneté: MES histoires oubliées et MA mémoire perdue.

Citoyennes, citoyens:
"Y'en a qui disent que...": 
"'faut oublier le passé, 'faut arrêter de regarder en arrière ..." 
Ceux-là, "ben", ils vont droit dans le mur de ... derrière !
Parce que c'est de la VIE réelle dont il s'agit lorsqu'on évoque le passé ou qu'on prépare l'avenir; pas d'un passé idéalisé ou rejeté, ni d'un avenir rêvé, sous la forme de slogans souvent inaccessibles; dont les plus malins font un usage politique "intensif" ou auxquels, les plus crédules s'accrochent ...
 Les gens qui ne veulent pas qu'on évoque le passé me fatiguent. Ils s'assoient sur nos souffrances ou nos souvenirs, bons et mauvais, pour nous donner mauvaise conscience et se construire une ... bonne conscience ! Et rater l'avenir de Notre Pays; en s'asseyant sur toutes ces petites histoires, de tout le monde et de chacun, dont, les miennes !
Peut-être, sont-ils contre toute commémoration ! Le 14 juillet, le 11 novembre, le 8 mai 45, Oradour, le Vel d'Hiv, ..., ou encore, en Nouvelle-Calédonie, le 24 septembre et le 26 juin !
Je ne pense pas comme "ces gens-là"; je crois que c'est parce qu'on n'oublie pas qu'on peut éviter que l'Histoire se répète; la Grande Histoire, celle dont on parle dans les livres et celle des grands historiens; ou, celles, petites histoires qui font nos vies au quotidien et qui peuvent nous la pourrir la vie.
Ainsi, dans cet article, j'évoquerai ces petites histoires dont ma mémoire garde quelques traces:
Histoires oubliées d'une mémoire (un peu) perdue !
Entre le 24 septembre 1853 et le 26 juin 1988, j'évoquerai ce que l'histoire commémorée oublie trop facilement à mon goût.

> Et d'abord, Hienghène, le guet-apens de décembre 1984, et la tuerie dont on parle si peu. "Hienghène, ou le désespoir calédonien" comme l'a si bien décrit Lionel Duroy dans son livre.
Ouvéa, 1988, c'était entre l'armée française et le FLNKS, dont acte.
Mais, Hienghène, 1984, c'était entre des colons, métisses ou assimilés, et des Kanak; et j'ai vu les photos par l'intermédiaire de mon ami militant Régis, j'ai vu les photos des cadavres des gens de Tiendanite morts ... ! Où en est-on du Grand Pardon entre la communauté "caldoche" et le peuple Kanak ?
Et nos chers "zoreilles" qu'y comprennent-ils ?

> Sans (?) rapport, il y a ces colons libres, arrivés avec le vent, ni bagnards, ni arabes, ni arrivés dans les frusques de Feuillet, ni viets, javanais et wallisiens, arrivés sous "contrats" forcés ... Non, simples migrants, fuyant la pauvreté, partis chercher "un avenir meilleur" (Philippe Lavil), comme cet arrière-grand-père, quittant un cirque de l'île Bourbon, Salazie, pour se poser au fond d'une grande vallée de la Côte Est. Il était pauvre et libre.
Pas intéressant ? Victimes de l'Histoire ou fabricants d'Histoire ?

> Il y a aussi le CACI (comité d'action contre l'indépendance), sorte d'OAS (organisation de l'armée secrète en Algérie) locale, qui sévissait pendant les événements; souvent sous forme de milices; comme à Poindimié, menaçant les (trop) sympathisants de la cause Kanak ... Je n'oublie pas ! ... Non, je n'oublie pas. Impossible. Mais peut-être, eux aussi avaient-ils peur ! Finalement, de toutes ces tribus qui "cernaient" les villages de la Côte Est. Jusqu'à quel point avaient-ils raison, d'avoir peur ?

> Et puis, il y a encore, de manière anecdotique (?) ces pâturages améliorés sur la Côte Ouest, dont certains éleveurs, dans les années 70/80, se faisaient les adeptes tout en défonçant méthodiquement toute trace de présence kanak en labourant dans tous les sens les anciens billons d'ignames ou tarodières visibles ... Disparu, le premier occupant; j'en ai été le témoin, un peu abasourdi !

Ce n'est pas fini ...

> Toutes ces violences durant les "Evénements" dont les kanak n'avaient pas l'exclusivité, loin de là ! Combien de familles kanak en gardent le souvenir, pourchassés dans les rues de Nouméa ou dans des villages, parfois terrorisés, subissant la nomadisation militaire dans les tribus ...
Mais violences subies aussi par des caldoches ou des "métros": comme le vieux cousin de mon père, Julien et sa femme, séquestrés à Tchamba par des "cagoulés" ... ou mon ami Paul, "métro" trop proche des Kanak au goût de certains, menacé par quelques caldoches et "pieds noirs" ou autres débarqués d'anciennes colonies françaises ! C'était à à Poindimié.

> Curieusement, et dans un tout autre registre, je me souviens, quand j'étais pensionnaire à Nouméa, des sirènes annonçant les prises de quarts à la SLN, rythmant la vie de toute la ville, et de tant de familles. Me rappelant avec force que cette vieille usine nous a marqué dans notre chair, comme elle a accompagné la vie de tant de calédoniens.
Alors, la balancer d'un revers de mot, la rejeter comme un vieil os rongé dont on ne supporte plus l'odeur ... Un peu facile, non ?

> Et puis, dans la petite histoire, et comme un anachronisme, un curieux épisode de la vie calédonienne me vient en mémoire: CABREL, dont une part de la population souhaitait boycotter la venue pour montrer sa désapprobation quant à certaines des prises de positions du chanteur, jugées trop en faveur des indépendantistes et des Kanak ... Finalement le chanteur avait annulé sa tournée en Calédonie. Drôle de victoire pour tous ces "blancs", par ailleurs très attachés à la liberté, l'égalité, la fraternité dans la République française ! Mais en Calédonie, on n'est pas à une contradiction près.

Pas de dépôt de gerbes pour mes histoires oubliées, pas de député, ni de gouverneur ou de ministre, ni de président de province, de gouvernement pour commémorer ces petites histoires oubliées; juste ces quelques petites fleurs déposées sur ma mémoire (un peu) perdue !

Mes enfants, comme les vôtres, vivent, certes, à l'heure d'internet et de la mondialisation, mais ils vivent, circulent, dorment, vont à l'école ... en Nouvelle-Calédonie, et en ... chair et en os, pas virtuellement. 
"Hic et nunc" ! 
Alors il est interdit d'oublier; sous peine de voir l'histoire se répéter et nos mémoires, comme les leurs, continuer à engranger de la douleur ... 
Pour éviter que la "Terre Violente" de Jacqueline Sénès, ne se rappelle à notre bon (?) souvenir.

Lucidité et principe de réalité doivent accompagner le rêve et l'idéal !

A suivre ...

Postscriptum du 25 septembre 2013:
Après avoir constaté à travers les compte-rendus des médias, écrits, parlés et télévisuels de ce week-end prolongé du 24 septembre, à quel point la volonté de beaucoup de monde de "ne pas oublier" était vive, je me suis pris à penser que je "radotais" un peu avec mes "histoires oubliées" ... 
Mais, après réflexion, j'ose croire que non ! Car, la vraie question reste: que fait-on de ces rappels de mémoires ? Quelle est la portée de ces "commémorations" en tous genres ?
L'esprit de mon billet est de rappeler (mais comment le faire bien ?) que cette histoire est encore récente, notre mémoire bien souvent encore à vif et que ces souvenirs, douloureux ou non, nous ont marqués psychologiquement et physiquement, nous ont construits et parfois "déconstruits" ...
Alors nous devons tous faire preuve d'inventivité pédagogique pour transmettre cette histoire et faire en sorte qu'elle féconde l'invention de notre avenir !
Le quotidien vécu nous montre de manière têtue à quel point il y a loin des slogans, même les plus généreux, à la réalité !!!
...

jeudi 12 septembre 2013

Quelques mots paisibles dans le brouhaha ambiant ...

Petite méditation néo-calédonienne:

Conserver son CALME, retrouver le CALME ou faire place au CALME.
Être à l’ÉCOUTE, de soi, des autres, des oiseaux, de notre environnement, de l'univers.

Pour redécouvrir la PAIX, intérieure, relationnelle ou sociale.
Et accéder à la SÉRÉNITÉ, salvatrice et ... fondatrice;
Et ? ... et à la VOLUPTÉ !

Pour y parvenir ?

Faire preuve de PATIENCE.
Et garder CONFIANCE

CALME, ÉCOUTE, PAIX, SÉRÉNITÉ, VOLUPTÉ, PATIENCE, CONFIANCE ...
Ne vous y trompez pas, ces mots sont très exigeants et ne tolèrent aucune faiblesse ... ils sont force tranquille.
Et puis,
Ne trouvez-vous pas, en lisant ces sept mots, qu'ils sont comme un ÉCHO au pays du séjour paisible qu'évoquait Jean-Marie TJIBAOU ou dont Jean MARIOTTI était à la conquête !

Bon ! Maintenant, à chacun d'en trouver le chemin ... Quoique, à y regarder de plus près et en laissant résonner chacun d'eux dans notre tête, chaque mot devient chemin !