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lundi 30 juin 2008

MON EXPERTISE de Kanako-Néo-Calédonien...

Au point où j'en suis arrivé et du haut de mes 56 ans qui font de moi un jeune Vieux, je voudrais expliquer et donner à comprendre le sens de ce blog.
J'ai tant vécu la Calédonie et ses gens, j'ai tant vécu ses joies et ses peines, tant vécu ses espoirs et ses déchirures;
J'ai tant réfléchi la Calédonie et ses gens, dans ma tête, dans les livres, dans mes écrits;
J'ai tant "agi la Calédonie" et ses gens, dans mes militances, dans mes jobs;
J'ai tant essayé de comprendre, les gens, les faits, les dits et les non dits;
J'ai tant aimé la Calédonie et ses gens, mon beau pays sous les tropiques, malmenés l'une comme les autres; comme moi-même, et ceux qui se reconnaîtront dans ce que j'exprime, l'ont été.
Je ne ressors pas indemne de ce demi siècle de conscience de Mon Pays !
Je porte en moi Mon Pays, autant dans mon coeur que dans mes tripes, dans ma tête aussi ... J'en porte beaucoup de ses contradictions et de ses cicatrices.J'ai cotoyé les Kanak, travaillé avec eux, milité avec eux; j'ai cherché à les comprendre, j'ai partagé leur "quête du tertre originel", leur quête de dignité humaine et économique ...
Je suis Caldoche et j'ai continué à partager la vie des Caldoches même quand je ne partageais pas certains de leurs points de vue rétrogrades ou dépassés à mes yeux, j'ai beaucoup d'affection pour les Broussards, trop souvent invoqués comme pionniers, ou mal aimés comme colons, manipulés comme électeurs...Caricaturés aussi.
Comme ces Wallisiens et Futuniens que j'ai appris à connaître à Païta, bien souvent manipulés eux aussi et dont trop peu comprennent le sens de la lutte du Peuple Kanak. Eux dont l'origine géographique océanienne est si proche...
J'ai vécu la brousse, la ville, le village, la tribu.
J'ai vécu aussi l'Eglise ! J'ai vécu la colère contre l'Eglise !
J'ai enseigné ces jeunes Kanak, Caldoches, Océaniens, j'ai eu mal à leurs échecs, eux dont je lisais l'intelligence dans le regard, eux dont je connaissais l'intelligence sitôt sortis des quatre murs de la classe; au point que j'ai souvent remis en cause ce put... de système soi disant éducatif !
J'ai remis sur le métier l'ouvrage de la didactique des mathématiques et je suis parti à la découverte de pédagogies renouvelées, audacieuses voire subversives.

Je me suis formé et re-formé, je me suis transformé.J'ai formé des femmes et des hommes.
J'ai osé la politique, toujours, jamais celle du mouton; pour me ramasser de belles gamelles !
J'ai osé l'USTKE où j'ai de bons amis; parce que je partageais sa colère face à l'injustice sociale, en particulier celle que subissent beaucoup trop de Kanak.
J'ai couru aussi, après la vie, et ... des marathons, j'ai couru Poindimié-Koné par la grande transversale pour célébrer le 24 septembre, mon "Mwaka" à moi...
Et puis, j'ai cherché;J'ai cherché dans "Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss", dans "Le Capital de Karl marx", dans "Humanisme et Terreur ", dans "Anthropologie structurale", dans "La Relativité", dans "La Pensée sauvage", dans les "Mémoires de Géronimo", dans "L'idiot du Voyage", dans le "Traité d'économique politique de Raymond Barre", dans le "Que Faire de Lénine", dans "Pédagogies des Opprimés", dans "Un monde sans hivers; les Tropiques, nature et sociétés de Francis Hallé", dans "L'Héritage de Saussol", dans "Hienghène, le desespoir calédonien", dans "Eclaircissements de Michel Serres", dans "Changdang, les Tonkinois de Calédonie au temps colonial", dans "Colonialisme et Contradictions en Nouvelle-calédonie", dans "Géopolitique du chaos", dans les "Fables de La Fontaine", dans "Tjibaou le Kanak", dans "La Constante macabre";
Oui, toujours j'ai cherché dans "Les Blancs sont venus", dans "Le piège de la mondialisation", dans "Mourir à Ouvéa de Plénel", dans "Malaise dans la civilisation de Freud", dans "Une brève histoire du temps de stéphen Hawking", dans "Economie assistée et changement social en Nouvelle-Calédonie", dans "Nations indiennes, nations souveraines", dans "Main basse sur l'Afrique", dans "Le Socialisme et l'homme";
J'ai cherché encore dans "Des astres, de la vie et des hommes" ...
J'ai cherhé et je cherche un sens à cette petite vie de petit calédonien, un sens à ma rebellion permanente, un sens à l'Espoir d'une Calédonie toujours (un peu) meilleure ...!!!???
C'est pourquoi je ne suis pas et ne serai jamais un "ancien combattant", parce que la lutte pour une liberté renouvelée en Calédonie, pour l'égalité retrouvée en Calédonie, pour une fraternité décomplexée en Calédonie, cette lutte est loin d'être terminée; le sera-t-elle jamais ... "Tant qu'il y aura des hommes" !
Voilà MON EXPERTISE; celle de toute une demie vie, intense, réfléchie et "agie".
Je la revendique; elle est Unique; elle est ma Force; elle est ma Science; elle est ma Conscience; elle est ma Peine et elle est ma Joie; elle est ma richesse et elle est ma faiblesse.

Elle est aussi MA COLERE face à la bêtise et l'ignorance, contre la prétention et l'orgueuil, d'où qu'ils viennent.
Elle est mémoire, connaissance et vision d'avenir !
Alors, un blog? Pourquoi pas ?
Une nouvelle forme du (toujours) même combat !

mercredi 25 juin 2008

Les 25 et 26 juin 1878 Ataï et ses guerriers attaquaient La Foa.

A tous ceux qui auront du temps de libéré et tous ceux qui (comme moi) vont travailler ce 26 juin 2008, à tous nos élus politiques, aux représenants du gouvernement français, en mémoire de tous ceux qui ont lutté depuis plus de 150 ans pour que la Nouvelle-Calédonie devienne une terre de liberté, d'égalité et de fraternité, à tous ceux qui sont arrivés il n'y a pas longtemps, et enfin à tous les enfants de Nouvelle-Calédonie qui n'auront pas d'école ce jour-là, je dédie ces quelques lignes en guise de leçon d'histoire extraites d'un article du site du Vice-Rectorat de Nouvelle-Calédonie (une manière de faire travailler le V-R puisqu'il n'y aura personne dans les établissements scolaires le 26 juin) :
"Les 25 et 26 juin [1878], Ataï et ses guerriers attaquent La Foa et Bouloupari et libèrent les chefs [arrêtés suite à l'assassinat du libéré Chêne, de sa femme mélanésienne et de leur fils le 19 juin 1878]. Ils massacrent aussi une centaine d'Européens et détruisent tout sur leur passage.[...].
Bilan de la révolte [un an plus tard]. Plus de 1000 morts dont 200 européens et 800 à 1000 Canaques. Plus de 1500 d'entre eux sont déportés, certains à Tahiti.
Beaucoup de colons sont ruinés et les autorités s'interrogent un moment sur l'avenir de la colonie."
A l'heure actuelle, comment qualifierait-on ces faits ?
Mais, bon, c'est vrai, c'était il y a 130 ans exactement.
Et puisque trop de monde s'exalte sur les 10 ou 20 ans passés, je revendique de commémorer à ma manière cet autre événement qui, à mes yeux et avec le recul, a autrement plus d'importance pour Notre Histoire. Célébrer les accords de Matignon et de Nouméa, c'est bien ... Mais n'en faisons pas trop, s'il vous plaît ! En 56 ans, j'ai trop de souvenirs de ces périodes "formidables" qui ont mal fini...
Car rien n'est acquis, RIEN ! Tout reste à faire, TOUT !
Et fondamentalement, l'essentiel: favoriser l'émergence d'une véritable SOCIETE CONSENSUELLE au sens sociologique de l'expression. Et, s'approprier TOUS, toute Notre Histoire, y contribuera.
On en est loin, TRES LOIN;
Quand on entend certains, trop, de nos (ir)responsables politiques, "ça craint vraiment" ! Peut-être faudrait-il purger certains cerveaux. Peut-être faudrait-il demander à d'autres d'arrêter les incantations subliminales sur le "destin commun".
Bon ! Moi aussi j'arrête...

lundi 23 juin 2008

Mots trompeurs, mots piégés pour candidats AUX POUVOIRS

A l'approche des élections provinciales de 2009, nous, le Peuple des citoyens, aurons de plus en plus besoin de s'armer de lucidité littéraire pour lutter contre l'invasion des slogans, des contrevérités, des simplifications outrancières, des raccourcis démagogiques ou des programmes "papiers glacés", CD-rhum (?!) à faire tourner nos pauvres têtes, quand ce ne seront pas tout simplement de vrais mensonges.
Face au fatras des mots politiques, au brouhaha de nos politiciens, à la cacophonie médiatique, il faudra à tout un chacun beaucoup de clairvoyance... Et parfois se boucher les oreilles !
Echantillon:
Indépendance, indépendantiste, anti-indépendantiste, loyaliste, autodétermination, droit des peuples, communautés, ethnies, dans la France, sans la France, avec la France, pour la France, partisans ( de la france ou de l'indépendance), indépendance association, souveraineté et souveraineté partagée, liste électorale spéciale, tableau annexe, citoyenneté (laquelle ?), décolonisation, vivre ensemble, communauté de destin et destin commun, honnêteté, loyauté, franchise, sens de l'abnégation (?!), intérêt général, intérêt particulier, mondialisation, protection, identité, culture, développement (comment déjà ?) ... durable (!), pollution, environnement, immigration(s), BAC cocotier, endémisme, un homme une voix, écarté du scrutin, référendum, consultation, purger (c'est vrai, la Calédonie est "fin malade" ...), nickel, usines, et, et ... milliaaaaaards ( euh... pour qui ?), équité, justice (impartiale), l'Etat, état associé, la Frônce, la Métrôpole... Programmes, 2025, consensus, majorité, avenir de "nozônfônts", Peuple Kanak, Caldoches, Métros, les Autres, Noirs, Blancs, Jaunes, Marrons, Métisses, "toutezethniesconfondues", "ômploi lôcâl", marché de l'emploi, compétences (in)égales, experts indépendants, Notre Jeunesse ... et puis, 2011, sports, équipements sportifs ...Chers amis citoyens( pas trop cons), à vos dictionnaires et surtout à votre sens de l'humour, pour éviter les maux (pardon, les mots) de tête.
Double sens, contre sens, faux sens ... voire sens interdits (!) nous attendent au tournant sur la route de la (l'in)compréhension politique pavées de toutes les meilleures mauvaises intentions du monde de nos politiciens professionnels. Dérapages verbaux incontrôlés et ivresses linguistiques n'ont pas fini de rendre nos routes politiques dangereuses.
Il faudra à tous ces candidats au (maintien ?) pouvoir, tout dire et sans en dire trop, redécouvir la vérité sans trop la découvir, jouer avec et sur les mots, surfer sur les vagues de mots ( avec les mots les plus vagues possibles).
Allez;
Bonne écoute à tous!

jeudi 19 juin 2008

La Calédonie a changé, Simon Louéckhote change !

J'ai apprécié l'interview de notre sénateur (UMP) Simon louéckhote sur Radio Djiido ce jour. M. Louékhote n'a peut-être pas dévoilé toutes ses intentions, mais il n'a pas pratiqué la langue de bois. D'une certaine manière, j'avais l'impression qu'il voulait autant se convaincre que convaincre son auditoire, tant il a insisté et martelé: "la Calédonie a changé, j'ai changé; comme la France et ses dirigeants ont changé..."
Et il a raison d'insister, car ce n'est pas une évidence pour tout le monde.
Ces changements justifient à ses yeux son éloignement à la fois du RPC (mort-né ?) de Jacques Lafleur et du Rassemblement-UMP de Frogier (plus démago que jamais !), et la création de son parti "Le Mouvement de la Diversité".
Réaliste, M. Louékhote rappelle que la Calédonie est située à 20000 km de la France !
Enfonçant le clou, et plus pragmatique encore, M. Louékhote en appelle à une Calédonie AVEC la France et non plus DANS la France !
J'ai aimé ce discours, à l'heure actuelle le plus ouvert, le plus réaliste, le plus courageux aussi de tous les discours de la mouvance dite "loyaliste", qui va du FN aux deux "Avenir ensemble" en passant par le Rassemblement-UMP. Un discours qui ouvrent des perspectives de convergence voire de consensus pour l'avenir de Notre Pays.
Reste à connaître un peu plus le contenu du projet de M. Louékhote en matière sociale, et économique en particulier. J'y serai attentif.
Mais je souhaite qu'il puisse rassembler autour de lui tous les "loyalistes" intelligents et ouverts qui oeuvrent sincèrement pour un avenir commun.
Et qu'enfin, les autres dirigeants dits "loyalistes" arrêtent avec leur discours bornés, rétrogrades et dépassés; ces dirigeants qui, tout en profitant de l'autonomie de plus en plus grande de la Calédonie et du pouvoir qu'elle leur donne, délivrent toujours les mêmes slogans simplistes !!!

mercredi 18 juin 2008

26 juin, déni d'Histoire ?

Dans l'euphorie des anniversaires politico-historiques, on a trouvé un nouveau truc:
Déclarer le 26 juin férié voire chômé pour célébrer les vingt ans des Accords de Matignon-Oudinot ! Cet accord est une avancée fondamentale, mais on en a vu d'autres de ces avancées qui au bout de quelques années ont tourné court ...
Cela illustre à l'absurde ce que je dénonce depuis des années, la maladie de la mémoire courte, une forme d'égocentrisme chronique qui consiste à penser que ce que l'on vit est ce qu'il y a de plus important, de plus fort, de plus extraordinaire, ...
Cette maladie touche d'ailleurs plus les hommes politiques d'origine européenne (question d'égos surdimensionnés ...) que Kanak, elle touche naturellement tous les nouveaux arrivants dont beaucoup ramène la durée de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie à celle de leur présence dans le Pays (fusse-t-elle de 20 ou 30 ans ...);
Désolé ! Mais ...
Il y a autant de raisons de célébrer les dits accords que de fêter la Loi Cadre de 1957, l'abolition du Code de l'indigénat, l'ouverture des écoles publiques aux Kanak, la mise en place de la parité homme-femme dans les éléctions en Nouvelle-Calédonie (cette dernière étant peut-être plus porteuse de vrai progrès dans notre Pays) ... J'en passe et certainement des meilleures.
J'évoquerais à peine le 24 septembre, date qui n'arrive pas à être consensuelle dans tout ce qu'elle représente ou a représenté. C'est pourtant, la date la plus chargée en symboles positifs et négatifs, celle qui, lorsqu'elle aura fait consensus, représentera le mieux l'Histoire de Notre Pays: prise de possession d'une île déjà habitée, confirmation du caractère français de cette colonie du Pacifique, célébration du travail des pionniers, objet de contestation fondamentale dans la lutte du Peuple Kanak, jour de deuil Kanak, mais aussi date revendiquée pour marquée la volonté d'un Destin Commun ...
Alors, franchement, le 26 juin (!?) pourquoi particulièrement cette date qui, aux yeux de tous et particulièrement de nos enfants qui n'iront pas à l'école, raccourcit l'histoire et ampute notre mémoire ???
Nos enfants apprennent mieux l'histoire de Leur Pays à l'école, alors n'allons surtout pas le 26 juin, planter un arbre qui cachera la forêt de notre (déjà longue) Histoire !
Le 26 juin j'irai travailler.

jeudi 12 juin 2008

Un grand MERCI, Caro !

Caroline MACHORO était interviewé hier soir par Gonzague De La Bourdonnaye sur Télé Nouvelle-Calédonie, à l'occasion des 20 ans de la signature des Accords matignon-Oudinot mais surtout en tant que signataire des dits accords. Elle a fait partie de la délégation du FLNKS qui a entouré Jean-Marie TJIBAOU pour négocier avec l'Etat et le RPCR après les événements de 1984-1988 et le combat tragique d'Ouvéa.
Pour moi, ça a été un moment fort. Caroline MACHORO a dit les choses de manière si simple, si forte, si lucide, si actuelle que j'en ai été vraiment impressionné.
Elle a parlé autant comme une Kanak, comme une militante, comme une maman que j'en ai été bouleversé.
Elle a parlé politique, histoire, avenir mais à la manière d'une femme.
C'est peut-être là toute la différence; quand elle parle, elle est l'essence de ce qu'elle dit.

Et puis il y avait ce petit bout de femme sur le plateau, Kanak et moderne, fragile et forte, sérieuse et souriante. Une sorte de synthèse d'Eloi MACHORO et de Jean-Marie TJIBAOU ... en femme.

Merci Caro, pour ce que tu es, ce que tu représentes, ce que tu dis ...
J'aimerais t'entendre et te voir plus souvent à la radio ou à la télé ... Cela ferait du bien à tout le monde, dans tous les sens de cette expression ...