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jeudi 24 janvier 2008

De la sévérité partiale de l'Etat Français.

Conflit USTKE/Carsud-Province Sud (suite).
Y-a-t-il autant de poids que de mesures dans l'exercice de la justice par l'Etat Français en Nouvelle-Calédonie ? Ou encore, l'exercice de la justice par la France en Nouvelle-Calédonie, dépend-t-elle de chaque Haut-Commissaire ? De chaque procureur de la République ?
Je ne suis pas niais, l'histoire de la Nouvelle-Calédonie, comme celle de toute colonie regorge d'injustice, parce que toute situation coloniale engendre de facto l' injustice.
Je ne suis pas niais, toute justice est justice humaine, donc ... sous influence (?)
L'Accord de Nouméa est sensé être un accord de décolonisation, inscrit dans la Constitution. Alors, je regrette, les mesures prises contre les militants USTKE interpellés lors de ce conflit, elles cèdent à la facilité sans prendre en compte la nature du dit Accord !
J'ai dit ma désapprobation des dernières méthodes de l'USTKE dans ce conflit, je dis aussi mon incompréhension vis-à-vis des décisions de la Justice à l'encontre des militants du syndicat ! Ce sont des gens qui assument leurs actes, alors, pourquoi les maintenir en prison en attendant leur comparution pour les faits qui leur sont reprochés ? Craint-on qu'ils "s'évaporent dans la nature" ? Ces militants interpellés lors des affrontement et présentés à la justice, pouvaient rester en liberté pour mieux préparer leur défense; non ? Car, leur procès sera tout autant le procès d'une absence de dialogue social en calédonie ( je sais, ça fait éculé !) qu'un procès politique, car la Province Sud a amené le conflit Carsud sur ce terrain, n'en déplaise à qui de droit (l'Exécutif de la Province Sud) !
Dans le passé récent (à mon échelle de vie) il y a déjà eu nombre de cas où la sévérité de l'Etat n'a pas été aussi forte; dans le conflit des rouleurs miniers par exemple qui ont faire preuve d'une agressivité extrême vis-à-vis des forces de l'ordre à Tontouta, dans le procès des assassins de Louis TJIBAOU et de ses compagnons dans l'embuscade de Hienghène ... Deux exemples que je ne prends pas "au hasard".
A quoi tout cela va-t-il aboutir ? Personne ne peut se réjouir en Calédonie, de cette situation. Jean-Marie TJIBAOU disait, à propos de son peuple, le Peuple Kanak, au moment des "Evénements", "il ne faut pas rendre les gens gentils méchants". Bon, l'USTKE n'est pas un syndicat "gentil", ni d'ailleurs "méchant"; il défend ses idéaux et ses syndiqués avec une détermination rare; qui rend parfois ses gens ... méchants !

mardi 22 janvier 2008

Transparence ou visibilité ?

"On" a l'habitude, en politique, mais aussi pour nombre d'autres organisations ( institutions, administrations, entreprises, etc.), de parler de "transparence", comme d'une qualité majeure de la dite organisation, ou de la dite politique, bref, du dit objet ...
En Nouvelle-Calédonie, nous n'échappons pas cette règle ! Et nos politiciens de vanter à tout propos du caratère "transparent", de tel programme, de tel projet, de tel plan de financement, etc. Et, cette "transparence" pare immédiatement son objet d'une irréprochabilité indiscutable.
Bon !
Cela finit vraiment par m'irriter les oreilles.
Car, quelque chose de "transparent", on voit à travers, je dis bien à travers, l'objet lui-même, celui qui est transparent, on ne le voit pas !!! User de la transparence en politique est une belle fumisterie, une tromperie majeure.
Ne devrait-on lui préférer la visibilité ou la lisibilité ? L'objet dont on parle, pour être compris, critiqué, apprécié à sa juste valeur, doit être visible et lisible dans tous les sens de ces deux termes !
Où peut-on le VOIR, ce projet, ce programme, ce plan de financement, etc. ? Peut-on le LIRE, en termes accessibles par tout le monde (syntaxe et vocabulaire appropiés) ?
J'ai la très désagréable sensation qu'"on" se gargarise de transparence pour cacher (?) l'opacité de ces objets. A moins qu'il s'agisse de glace à fond teint ...
Dorénavant, soyez attentif à ces "objets" présentés en toute "transparence".
A bon entendeur ...

jeudi 17 janvier 2008

Scènes d'émeutes au Paradis de l'Anse Vata.

Eh oui ! Depuis ce matin 2 heures, des affrontements durs opposent les forces de l'ordre, comme on dit, aux militants de l'USTKE, à Nouméa dans la zone industrielle de Normandie, puis dans les quartiers environnants, avant de se poursuivre à la vallée du Tir, en face de la Société Le Nickel.
Il est vrai que plus rien ne m'étonne dans mon Pays. Et pourtant je me sens opressé. Les militants de l'USTKE ( Union des Syndicats des Travailleurs Kanak et des Exploités) ont affronté les forces de l'ordre autour de l'entreprise Carsud avec laquelle le syndicat était en conflit larvé depuis des mois. Grenades lacrymogènes, tirs de flashballs, VBRG (véhicules blindés anti émeutes de la gendarmerie), tout l'arsenal répressif classique. En face, les émeutiers "classiques", encagoulés, déterminés ... Et tout flambe, les esprits, les véhicules, les poubelles, les commentaires, l'escalade, la violence verbale et physique, le rapport de force verbal et physique, j'en passe et des moins bonnes !
Comment peut-on en arriver là ?
J'ai représenté l'USTKE dans des élections de délégué du personnel dans le collège des chefs d'établissement de la DDEC, sans jamais y avoir adhéré (trop jaloux de mon indépendance d'idée et d'action), par idéologie, celle de la défense des plus faibles. Je ne suis donc pas un anti-USTKE primaire comme il y en a tant en calédonie. Je suis pourtant troublé ...je suis en désaccord avec ce genre d'action, je n'accepte pas la casse gratuite de biens chèrement acquis par d'autres salariés ou petits entrepreneurs, ma voiture aurait pu être parmi celles qui ont été vandalisées ...
A quoi joue-t-on,
A quoi joue l'USTKE , parfois bornée, souvent provocatrice?
Mais aussi, à quoi joue la Province Sud, dans son entêtement imbécile, stérile et indigne, sollicitant, telle une enfant gâtée, l'intervention protectrice de l'Etat Français, tout en profitant, le mot est-il faible, de cette large autonomie acquise grâce à la lutte des Kanak ?
Et à quoi joue l'Etat Français à travers la position rigide et inappropriée de son nouveau haut-Commissaire, qui a "compris tout le monde" tout en nous rejouant une partition rétrograde, celle de la répression.
En voilà trois qui jouent aux coqs sur le dos du Peuple de Nouvelle-calédonie ... Jusqu'à quand vont-ils le bais.. ?
Il est vrai qu'aucun ne veut "baisser son froque" devant l'autre ... avec raison ou par obsession ringarde, à moins que çela fasse vraiment mal ?
"Mais, m'sieur Eric, c'est pas moi, c'est l'autre qu'a commencé !!!"
Je crois en l'ordre public garantissant la liberté de tous et chacun, je crois en une politique digne, de dialogue, d'intelligence et de progrès ( de civilisation aurait dit l'Autre), je crois en la promotion des plus faibles, laissers pour compte de cette même "civilisation" qui engrange des milliards de bénéfices, je crois en l'entreprise, vecteur incontournable de la synthèse (liberté, intelligence et progrès) et productrice de ces mêmes milliards.
Et je ne m'y retrouve plus dans ce bord.. ! Pourtant j'estime avoir acquis au prix cher une bonne boussole pour ne pas perdre le Nord dans l'Hémishère Sud où mes aïeux vivent depuis 1761 !
Oh ! Chaque citoyen a une opinion, bien sûr, que chacune des parties en présence (ou chacun des partis) essaie de flatter, histoire de préserver son pré carré..........!!!!!!!!!
Bon ! Eric, arrête de déconner et profite du soleil, de l'argent, des nan.., de la vie, quoi, ... fais l'autruche, ou à défaut l'idiot. Tu en seras plus heureux ... Imbécile !

mardi 15 janvier 2008

Terre de mort sous le soleil des tropiques.

Le 12 janvier 1985, Eloi Machoro était tué par le GIGN à La Foa; il y a 23 ans. Qui s'en souvient ? la moitié de la population de la Calédonie n'était pas née ou encore arrivée sur le Territoire ! Secrétaire général de l'Union Calédonienne, il s'était rebellé avec quelques compagnons et, tel un Ché Guévara Kanak, avait décidé de poursuivre sur le "terrain", avec les armes, une lutte pour l'indépendance qu'il fallait négocier.
Qui s'en souvient ?
Eloi Machoro a inscrit son nom au Panthéon des morts Kanak luttant pour leur liberté les armes à la main; après Ataï en 1878, Noël en 1917, et d'autres moins connus.
Qui s'en souvient ?
Je me souviens, après l'assassinat de Pierre Declerq en 1981, lui aussi secrétaire général de l'Union Calédonienne, et à qui Eloi Machoro a succédé à ce poste, je me souviens de l'enterrement de Pierre à la Conception, je me souviens qu' Eloi ne m'avait pas salué, il avait la haine, peut-être de ce que je représentais, Blanc et Colon ! Pourtant, j'étais un membre actif de l'UC, partageant avec lui, je le croyais, le même idéal: redonner au Peuple Kanak toute sa place dans son propre pays...Et légitimer notre propre place.
J'en resterais marqué pour ma vie ! Ebranlé !
Eloi a été tué 4 ans après Pierre Declerq qu'il avait remplacé ... Et je n'ai pas assité à son enterrement à Nakéti, Canala.
Je ne suis allé à nakéti, sur sa tombe, qu'en 2004 accompagnant des élèves du lycée Johanna Vakié que je dirigeais à Houaïlou. J'y ai attaché un manou.
N'oublions pas, Eloi Machoro a fait trembler la Calédonie ... Et la France aussi, soit dit sans emphase, par sa détermination, son courage et son intelligence; combien de Machoro en puissance fabrique-ton aujourd'hui, par la bêtise, l'indifférence, le manque de courage ou encore le non respect des paroles débitées par tant de politiciens ?