Consultations de ce blog depuis son ouverture:

samedi 24 octobre 2009

La citoyenneté comme une solution paradigmatique ... En Nouvelle-Calédonie.

Dédicace: à Jean-Raymond Postic, militant têtu de la citoyenneté envisagée dans l'Accord de Nouméa.

Beaucoup évoquent "l'esprit et la lettre" de l'Accord de Nouméa, en réalité, concernant la citoyenneté calédonienne inscrite dans le préambule de l'Accord de Nouméa et l'article 188 de la Loi Organique, la lettre existe mais l'esprit n'y est pas !
Nous ( les Anciens, les combattants, les combattus, les fatigués, les lassés de l'histoire conflictuelle calédonienne ) avons tant cherché à sortir de la contradiction fondamentale de la Nouvelle-Calédonie: "black or white" ou "black and white", "Si ya pas toi, ya pas moi" ou "ya toi et moi", que cette nouvelle citoyenneté se nourrissant de la nationalité française et enrichie d'une volonté décolonisatrice, nous est apparue comme le bouton d'une fleur ne demandant qu'à s'ouvrir. Force est de constater que dix années après ce bouton n'a toujours pas éclos et que la fleur n'est pas près de s'épanouir !
(A croire que nos élus sont de vraies fleurs de papayes à l'image de nombre d'entre nous !)

La citoyenneté, concept polysémique, ou "notion-commode" à plusieurs tiroirs, n'est pas toujours commode d'utilisation ! Il y a la citoyenneté du comportement, synonyme de civilité ou de civisme; le citoyen de la cité, celui de la ville de Carcassonne comme celui de Nouméa, ou encore, évoqué par certains le citoyen du monde, le monde pris comme cette nouvelle cité globale, utopie et réalité.

En Nouvelle-Calédonie, quoiqu'on en dise, l'Accord de Nouméa a induit deux sortes de français:
> Les français métropolitains et "domtomiens" arrivés après 1998; et dont le sort est et sera de la seule responsabilité de l'Etat Français, signataire de l'Accord de Nouméa et compétent dans le domaine de la circulation des personnes à l'entrée et à la sortie de la Nouvelle-Calédonie !
> Les français citoyens calédoniens aux termes de l'Accord de Nouméa, c'est-à-dire de nationalité française et remplissant un certain nombre de conditions dont celle déterminante d'avoir participé à la consultation du 8 novembre 1998 (et leurs descendants). Déterminante car, au-delà des autres conditions de résidence, cette date instaure un point critique (ou un point d'inflexion comme celui d'une courbe) avec un Avant et un Après historique. En amont la Nouvelle-Calédonie est encore une colonie française, en aval la décolonisation est en marche (ou devrait l'être) dans le cadre protecteur de la Constitution Française.


Mais la citoyenneté calédonienne, imaginée dans l'Accord de Nouméa pour résoudre la quadrature du cercle "droit du peuple colonisé" VS "droit des populations arrivées dans les bagages de l'histoire", cette citoyenneté-ci donc n'est pas exclusion contrairement à ce que ces détracteurs "post-quatrevingtdixhuitards" veulent nous faire croire, la citoyenneté calédonienne est un concept positif qui porte en lui-même une dynamique d'apaisement et de rapprochement entre les communautés calédoniennes autour du peuple premier qui a subi de plein fouet la colonisation de son pays (et la subit encore sous certains aspects psychosociologiques).
Si on accepte enfin d'engrosser la citoyenneté calédonienne d'une semence pleine d'acculturation (j'y reviens toujours), de respect mutuel, d'équité sociale, de volonté éducative interculturelle, d'audace politique, peut-être pourrait-on envisager l'au-delà (2018) avec sérénité.


Et il n'est pas vain de le dire; si j'arrive ici après 1998 dans ce pays avec son statut particulier, l'alternative est simple: j'accepte ma condition de français non citoyen calédonien, tout en profitant des avantages que m'apporte la vie en Nouvelle-Calédonie, ou je ne l'accepte pas et je dois admettre que je suis un nèo-colon du 21ème siècle perpétuant le peuplement de ce "confetti de l'[ex-]empire" français.

La citoyenneté calédonienne doit donc être conçue positivement mais avec détermination comme facteur d'équilibre, de paix, et inspirer toute politique en Nouvelle-Calédonie: éducative, sociale, économique, culturelle ... C'est à cette condition déterminante qu'une véritable communauté de destin peut être fondée ! Sans quoi, l'échec économique et social, politique, la mauvaise vie, l'angoisse, l'insécurité ou la peur, le repli et la méfiance, j'en passe et des pires ( qui m'ont accompagné trop souvent depuis presque six décennies) sont assurés nous accompagner les décennies à venir; que l'on soit français métropolitains et domtomiens ou français citoyens calédoniens. Sauf que pour nombre de ces derniers aucune terre de repli n'existe où ils ne se sentiront étrangers !

Aucun commentaire: